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Une progression de la formation mixte, une perçée des Serious Games et du Mobile Learning, mais en même temps une très forte attente de formation sur le terrain, accompagnée par un tuteur ou un coach : tels sont les principaux enseignements d'une récente enquête de l'Observatoire Cegos sur la formation professionnelle.

Réalisée en janvier et février derniers, cette enquête a été menée en Allemagne, Espagne, France, Grande-Bretagne et Italie. 2542 salariés ont été interrogés, environ 500 par pays, parmi lesquels 48 % d'ouvriers et employés, 15 % de techniciens et agents de maîtrise, 20 % de professions intermédiaires, et 17 % de cadres et  ingénieurs.

La formation mixte progresse fortement en France

Si le présentiel reste la méthode d'apprentissage numéro 1, la formation mixte (Blended Learning), à base de présentiel et de distanciel, est en nette progression, avec 37 % des salariés en ayant suivi une.

En France, elle a concerné 23 % des salariés interrogés, donc assez peu par rapport aux autres pays : l'Italie et la Grande-Bretagne sont en tête à respectivement 47 % et 46 %, suivis de l'Allemagne et de l'Espagne, à 36 % et 33 %. Mais le chiffre français a en fait quasiment doublé par rapport à 2010.

En termes de génération, l'enquête note par ailleurs que la formation mixte obtient le même niveau de satisfaction chez les salariés de 25 à 55 ans. En revanche, les formations en salle sont davantage appréciées par les plus jeunes.

Le Serious Game et le Mobile Learning explosent

45% des personnes interrogées et ayant suivi une formation à distance ont eu recours à un Serious game. C'est soit trois fois plus qu'en 2010. Quant au Mobile Learning, il a concerné 39 % des salariés, soit près de quatre fois plus que l'année précédente.

Dans ce domaine les salariés français sont d'ailleurs davantage touchés que leurs homologues des autres pays. Seule l'Italie fait mieux en ce qui concerne le Serious Game, avec 59 %.

Pour Laurent Reich, responsable de l'offre Formation chez Cegos, la montée en flèche du Mobile Learning est liée à « l'explosion des smartphones et des tablettes tactiles qui permettent à chacun d’accéder à tout moment à des savoirs, dans un cadre professionnel ou personnel. Les personnes apprennent par elles-mêmes en allant chercher les informations dont elles ont besoin, au moment où cela leur est nécessaire », indique-t-il.

A noter que si les moins de 35 ans restent ceux qui accèdent le mieux aux nouvelles technologies de formation, la satisfaction traverse les générations, selon l'enquête. En revanche, les ouvriers seraient moins en attente d'une formation tout à distance que les cadres.

Une soif de formation terrain accompagnée

Concernant cette fois les attentes des salariés, c'est la formation sur le terrain qui arrive en tête, suivie de celle en salle et du coaching. Les nouvelles technologies de formation sont en effet avant tout perçues « comme un complément aux méthodes traditionnelles », note Mathilde Bourdat, responsable de l'offre Management de la formation chez Cegos.

Pour apprendre, les salariés « ont besoin des autres et notamment d'un tuteur ou d'un coach », ajoute-t-elle. En témoigne les attentes en termes de formation terrain, où seuls 18 % des salariés envisagent de la mener seuls, 48 % préférant être guidés par un coach ou un tuteur, 20 % par un collègue, et 14 % par leur manager. Ainsi, remarquent les auteurs de l'enquête, « le discours sur l'apprenant “responsable de ses apprentissages” trouve ses limites ».