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Après s'être dans un premier temps focalisé sur l'identification de profils pertinents pour les recruteurs, ce réseau social pour étudiants et jeunes diplômés va s'enrichir de fonctions favorisant l'interactivité.

L'idée de Yupeek est venue à ses fondateurs, Tarek Moutawakkil et Thomas Poumarède, tous deux alors étudiants à l'ICN Business School, lors de leur année de stage. « Nous avons dû trouver un stage, puis à son terme nous avons été mandatés pour trouver notre remplaçant, raconte Tarek Moutawakkil. Du coup, nous avons vu les deux côtés du recrutement de stagiaires. Et constaté notamment qu'il manquait quelque chose entre d'une part Viadeo et Linkedin, tournés vers les cadres supérieurs, et d'autre part Facebook, qui reste pour les étudiants un lieu réservé à leur vie privée. »

De ce constat découlera le principe initial de Yupeek. D'un côté, l'étudiant renseigne un CV où il indique sa recherche, les mots clés lui correspondant, sa formation, ses expériences professionnelles, ses compétences. De l'autre, le recruteur remplit le CV idéal du profil qu'il recherche. Un algorithme identifie ensuite les membres du réseau répondant à cette recherche, le recruteur pouvant alors entrer en contact avec les profils qui l'intéressent.

« Par rapport aux jobboards classiques, l'intérêt pour une grande entreprise est qu'elle ne se perd plus dans de multiples candidatures à une offre d'emploi ou de stage mais accède à des candidats vraiment pertinents, estime Tarek Moutawakkil. Quant aux PME, qui ont souvent des problèmes de notoriété ou ne savent pas forcément où chercher, elles peuvent toucher des talents qui ne se tourneraient pas spontanément vers elles. »

Une base de 850 entreprises clientes

Depuis son lancement en mai et son ouverture aux professionnels en juillet, Yupeek rassemble quelque 20 000 inscrits. Côté recruteurs, ils sont aujourd'hui 850 à utiliser ses services, à 25% des grandes entreprises comme Addidas, TF1, Sony ou encore Lafarge, mais en majorité des PME-TPE et des cabinets de recrutement. Enfin, le réseau social a permis à 2000 étudiants de recevoir des propositions d'entretien.

Gratuit pour les étudiants et jeunes diplômés, Yupeek se rémunère auprès des recruteurs, à qui il propose une formule d'abonnement à la durée, de 1 mois (300 € HT) à 12 mois (225 € HT par mois), la publicité constituant une source de revenus complémentaire.

Constituée de cinq associés, l'équipe s'est récemment étoffée de deux développeurs afin de prendre en charge l'évolution du réseau social, réalisé sur le framework Symfony.

S'il se présente comme un réseau social, Yupeek reste cependant limité sur les plans relationnels et conversationnels, contrairement par exemple à son homologue Wizbii. Il est possible de se constituer un réseau de contacts et d'être informé de son actualité via un fil d'activité, mais non par exemple de connaître leurs relations ni d'entrer en contact avec eux au sein du réseau.

« Plutôt que de nous éparpiller en proposant de nombreuses fonctionnalités, nous nous sommes d'abord concentrés sur un outil favorisant l'identification par les entreprises de profils pertinents, explique Tarek Moutawakkil. Cette étape réalisée, nous allons d'ici au premier trimestre 2012 nous attacher à renforcer l'interactivité, pour faire de Yupeek un véritable réseau social. »

Des fonctions d'échange et communautaires en préparation

Parmi les fonctions en cours de développement figure entre autres la possibilité pour les membres d'échanger entre eux, notamment pour permettre aux étudiants de pouvoir dialoguer avec les recruteurs.

Un espace communautaire, Agora, sera également ouvert. Il pourra accueillir des communautés liées à des entreprises et à des écoles, ou encore réservées à des projets associatifs ou professionnels. Il comportera également une section actualités, alimentée par des blogueurs spécialisés dans le conseil aux jeunes diplômés et par des informations issues du blog de Yupeek.

Autres chantiers : la refonte des profils des écoles et des entreprises. Les premières pourront ainsi communiquer vers tous leurs étudiants présents sur le réseau social mais aussi vers l'ensemble des inscrits, par exemple pour leur annoncer une journée porte ouverte, leur présenter les formations qu'elles assurent, etc.

« Nous allons également mettre à leur disposition des outils statistiques pour évaluer l'employabilité de leurs étudiants, indique Tarek Moutawakkil. Malgré les enquêtes qu'elles mènent ou leurs bases de données de jeunes diplômés, elles ont en effet beaucoup de difficultés à avoir des informations sur cet aspect. Là, elles sauront par exemple s'ils apparaissent dans les recherches des recruteurs ou s'ils sont contactés par ces derniers. »

Quant aux entreprises, l'idée est qu'elles puissent intégrer à Yupeek une partie de leur site carrières, et donc se présenter plus complètement, communiquer sur les types de postes qu'elles recherchent...

« Nous réfléchissons aussi à la possibilité qu'elles diffusent des offres d'emploi, mais pas de manière classique, ajoute Tarek Moutawakkil. Le principe serait d'utiliser notre algorithme dans le sens inverse, pour que seuls les profils vraiment concernés les reçoivent. »

Enfin, maintenant que les premiers contrats signés avec les recruteurs ont validé son business model, la start up envisage une levée de fonds pour accélérer son développement. « Nous voulons avoir un plus grand impact sur le marché », conclut son co-fondateur.