L'Ensicaen planche sur les déclinaisons opérationnelles de l'intelligence économique

Beaucoup trop d’entreprises de la région Basse-Normandie n’ont pas encore de politique active d’intelligence économique. Alors l’action des représentants de l’Etat dans une région pourtant pionnière en la matière est toujours dominée par l’urgence de trouver les moyens pour que les entreprises s’y intéressent davantage. C’est tout l’enjeu du colloque « Politiques d’intelligence économique et déclinaisons opérationnelles » organisé lundi 13 septembre par l’Ensicaen, une école d’ingénieurs basée à Caen.

Clarifier les dispositifs d’IE

« Il faut trouver le moyen d’augmenter la valeur perçue de l’intelligence économique par les entreprises. Pour cela, il faut rendre visibles les moyens qui existent dans l’environnement de l’entreprise », explique Sylvain Anger-Valognes, responsable pédagogique du mastère spécialisé Traitement décisionnel de l’information appliqué à l’intelligence économique de l’Ensicaen. Pour plancher sur le sujet, l’Ensicaen a regroupé différents types d’acteurs qui interviennent dans le réseau d’intelligence économique de Basse-Normandie, universitaires, structures publiques et parapubliques régionales, organismes de financement, consultants et entreprises.

Afin de guider les acteurs dans les méandres institutionnels de l’intelligence économique en France, une invitée de marque était très attendue. Marie-Pierre Van Hoecke, chef du pôle Recherche et adjointe d’Oliver Buquen à la délégation interministérielle à l’intelligence économique, a présenté « de manière très claire le dispositif  mis en place par le gouvernement, ses missions et ses objectifs, notamment en termes d’organisation, de valorisation de la recherche au titre d'acteur du développement économique et de sécurité économique », témoigne Sylvain Anger-Valognes.

Développer une démarche collective pour élever son niveau d’influence

Pour présenter les déclinaisons opérationnelles et expliciter par des cas concrets la démarche d’IE dans ses volets défensif, offensif et influence, l’Ensicaen a invité à la tribune des acteurs de premier plan au niveau régional. Dominique Dida Juhel, chargée de mission filières, pôles de compétitivité et IE au conseil régional, a dressé un panorama des moyens et des dispositifs mis en œuvre pour aider les entreprises à développer une politique active d’IE et à s’insérer dans les démarches collectives régionales pour élever leur niveau d’influence sur leur écosystème.

Corinne Marbach, secrétaire du Comité opérationnel de sécurité économique, a expliqué comment, autour du préfet de région, sont coordonnés les services régionaux de la DCRI (direction centrale du renseignement intérieur), de la gendarmerie nationale, de la Défense et du ministère de l’Economie notamment, pour les mettre au service de la protection du patrimoine matériel et immatériel des entreprises.

Pour le volet offensif de l’IE, Pierre Touzeau, secrétaire permanent à l’intelligence économique a détaillé, à la lumière du schéma régional d’intelligence économique, les actions menées pour susciter les échanges et regroupements d’acteurs, les démarches collaboratives en termes de veille, d’innovation et de prospection de nouveaux marchés. Le représentant régional de la Fépie (Fédération des professionnels de l’IE), Anthony Secoue, a complété cette présentation en mettant en exergue la richesse et la diversité des compétences des consultants spécialisés  en IE pour assister les entreprises dans cette tâche.

De l’action collective à l’interaction et la collaboration

Enfin, le volet formation n’a pas été oublié. Mustapha Taouji, du Polytechnicum de Basse-Normandie, a présenté l’Ingénium, programme d’ingénierie pédagogique pour concevoir des formations à distance sur mesure pour les entreprises. Puis Sylvain Anger-Valognes, pour le mastère spécialisé de l’Ensicaen, a souligné la nécessité de maîtriser le cycle du traitement de l’information, mais il a surtout insisté sur l’importance stratégique de la gestion des connaissances pour développer une intelligence d'entreprise.

« Les intervenants ont bien décrypté les ressorts qui permettent de déployer une intelligence collective, à l’intérieur de l’entreprise, au niveau d’une filière ou à l’échelle du tissu économique territorial », se félicite Sylvain Anger-Valognes. Mais pour convaincre les entreprises de la nécessité de s’inscrire dans une démarche d’IE, « il faut d’abord leur faire prendre conscience qu’elles font partie d’un collectif sur lequel elles peuvent s’appuyer, pour ensuite interagir et collaborer », conclut-il.

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