78 % de satisfaits par leur travail, 77 % de motivés : à première vue, presque tout baigne dans l'entreprise. Dans le détail, la situation apparaît pourtant au mieux largement mitigée, quand ce n'est franchement décalée entre les aspirations des salariés et la place que l'entreprise leur laisse occuper.
Manque d'information, d'association aux décisions, d'implication... La relation salariés-employeurs est loin d'être au beau fixe, selon la 18e édition de l'Observatoire du travail réalisé par l'institut BVA pour le cabinet de conseil en ressources humaines BPI et le magazine L'Express, auprès d'un échantillon de 1000 salariés représentatifs de la population active.
C'est sur la vie de l'entreprise au quotidien que les salariés s'estiment le mieux informés : très bien pour 11% d'entre eux, assez bien pour 46 %. Soit quand même une courte majorité de 57 %. Plus étonnant, sur un domaine à priori plus proche d'eux, celui de la vie et des orientations du service dans lequel ils travaillent, le score n'est que de 56 %.
Mais la palme de l'opacité revient aux ressources humaines, 55 % des salariés estimant être assez mal (33 %), très mal (17 %) et même pas du tout (5 %) informés de la politique menée au sein de leur entreprise en termes de remunération, formation et mobilité.
Quant aux orientations stratégiques de l'entreprise, elles ne sont pas beaucoup plus connues : ils sont ainsi 53 % à déclarer être assez mal (33 %), très mal (15 %) et pas du tout (5 %) informés en la matière.
Quand on les interroge sur leurs attentes à l'égard de l'entreprise, pouvoir donner son opinion se révèle indispensable pour 71 % des salariés, et important mais sans plus pour 25 % d'entre eux. Une possibilité qui semble s'exercer en partie puisqu'ils sont 62 % à avoir de ce point de vue une image très positive (14 %) et assez positive (48 %) de leur entreprise.
En revanche, le rapport s'inverse très nettement lorsqu'on interroge sur la valeur accordée à cette parole. 51 % ont ainsi une vision assez (36 %) et très (15 %) négatives de leur entreprise en ce qui concerne la prise en compte de l'avis des salariés. Et ils sont 57 % à déclarer ne pas être associés aux décisions de l'entreprise.
A noter quand même, qu'en dépit de la forte volonté des salariés de pouvoir prendre la parole, ils sont 52 % à estimer qu'en disant ce qu'ils pensent ils risquent d'être mal vus.
Finalement, le peu de reconnaissance accordée à la voix des salariés se retrouve dans la faible proportion d'entreprises ayant mené ou envisageant de mener des initiatives participatives. Pourtant, lorsque de telles démarches ont été mises en œuvre, jusqu'à 70 % des salariés déclarent y avoir participé.