« C'est l'an 1 des réseaux sociaux d'entreprise (RSE) en France », note Isabelle Reyre, directrice associée de la société de conseil et d'assistance à maîtrise d'ouvrage Arctus. Tel est l'un des grands enseignements de la dernière édition de l'Observatoire de l'Intranet.
Au cours de cette enquête annuelle menée avec le concours de l'agence web CNSX, 263 organisations ont été interrogées, dont une majorité de grandes structures. Plus de la moitié d'entre elles compte en effet au moins un millier de personnes concernées par l'intranet.
Si l'évolution est bien réelle, seule une frange réduite des entreprises a commencé à adopter les briques constitutives d'un réseau social. Ces pionniers se recrutent parmi les grandes entreprises du secteur des services qui étaient déjà en pointe dans la dématérialisation de leurs processus.
On retrouve dans cette catégorie des banques d'investissement, des entreprises du secteur IT (notamment les grandes SSII) et des spécialistes télécoms. Ces entreprises présentent la double particularité d'être proches des nouvelles technologies et d'employer une population jeune.
Elles ont commencé par mettre en place un annuaire dont les fiches ne contiennent pas seulement les coordonnées et les fonctions des collaborateurs mais également des données relatives à leurs compétences et à leurs centres d'intérêt. « L'annuaire avec des fiches enrichies constitue le cheval de Troie des réseaux sociaux », fait remarquer Isabelle Reyre.
Les entreprises en sont bien conscientes. Quand la société de services Sogeti a déployé en début d'année Lotus Connections d'IBM, elle a mis à disposition les principales briques d'un réseau social, mais la première action qu'elle a demandé à ses 20 000 collaborateurs était de mettre à jour leurs profils.
Près d'une entreprise sur cinq prévoit d'enrichir les fiches annuaires l'année prochaine. L'autre grande évolution qui se dessine pour 2011 est l'ajout du service de mise en relation en s'appuyant sur le principe de « followers », comme dans Twitter, ou d'amis, comme dans Facebook.
Le réseau social constitue pour les entreprises un moyen d'optimiser la collaboration en mettant en commun les différentes formes de savoirs. D'autres outils sont appelés à se généraliser dès l'année prochaine : espaces de travail collaboratif, blogs, wikis... Avec une logique de plus en plus transversale : les espaces communautaires se développeront au même titre que les espaces projets.
A cet axe d'analyse fonctionnelle, la société Arctus ajoute un axe d'analyse de la gouvernance qui lui permet de classer les intranets en fonction de leur niveau de maturité. Sept grands socio-types ont été définis : conservateur, atypique, bâtisseur, en mouvement, avant-gardiste, technophile et champion.
Sans surprise, la catégorie conservateur, la moins avancée en termes de service et de gouvernance, est la mieux représentée. Ce ne sera sans doute plus le cas l'année prochaine.
Pour en savoir plus, télécharger l'étude : www.observatoire-intranet.com/