Qu'attendent les étudiants de la présence des écoles et universités sur les réseaux sociaux ? C'est la question que pose une récente étude menée par « C'est un signe », une agence de conseil en communication et stratégie de marque qui s'adresse notamment aux acteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Pour répondre, C'est un signe s'est d'abord intéressée à l'implication des écoles et universités sur Facebook, en analysant les pages de 61 d'entre elles (voir tableau ci-dessous). Puis, l'agence s'est penchée sur le comportement et les attentes des étudiants à travers un questionnaire, diffusé sur Facebook et les sites des écoles concernées, auquel 447 étudiants ont répondu. Enfin, elle a mené une étude qualitative en interrogeant 15 étudiants appartenant à 3 écoles de commerce (HEC, Negocia et Advancia) et une université (La Sorbonne).
Premier constat, basé sur le nombre de pages ou groupes Facebook des écoles et universités étudiées, une segmentation apparaît entre deux grands types d'établissements : d'un côté les CFA et les écoles spécialisées, en majorité peu présentes (de 0 à 45 pages ou groupes), de l'autre les écoles d'ingénieurs, universités et écoles de commerce en majorité très présentes (de 120 à 150 pages ou groupes), avec une sur-représentation des dernières.
Deuxième constat : qui dit présence ne dit présence active (voir graphique ci-dessous). Si les écoles de commerce sortent ici encore du lot parmi les 19 établissements dont les pages ou groupes Facebook sont gérées par un administrateur de l'école ou de l'université, seuls quatre établissements (l'ISG, l'université de Nantes, l'ESG et l'ESCP-Europe) connaissent une publication de plus de 35 actualités par mois. Quant aux interactions (commentaires et I Like), elles restent inférieures à 100 pour la quasi-totalité des écoles, à l'exception de l'ESCP-Europe, et surtout de l'UPMC, qui caracole à près de 600 interactions pour un nombre de 20 actualités par mois.
Les raisons du succès de l'UPMC, selon C'est un signe, qui a analysé les posts sur une période d'une semaine : une réelle administration, une volonté de répondre, une présence quasi-quotidienne, et des actualités variées, mixant des informations sur la vie étudiante et d'autres institutionnelles. Sur 30 posts, 26 ont ainsi été émis par l'UPMC et 4 par des fans. Sur les 46 commentaires à ces posts, 11 ont été faits par l'UPMC, dont 3 en réponses aux posts de fans. Enfin, les sujets vie étudiante sont ceux qui ont suscité le plus grand nombre de commentaires.
Si les écoles de commerce sont les plus présentes sur les réseaux sociaux, leurs étudiants sont aussi ceux à avoir le plus répondu au questionnaire en ligne diffusé par C'est un signe. Sur les 447 répondants, près de 200 en sont ainsi issus, 150 appartenant à une université, une cinquantaine à une école d'ingénieur, une quarantaine à une école spécialisé, et seulement près d'une dizaine à un CFA.
Autre enseignement de l'échantillon de répondants, la suprématie (sans surprise ?) de Facebook sur les autres réseaux sociaux, qui apparaissent, selon l'étude, « comme des réseaux en complément orientés centres d'intérêts pour un étudiant qui se veut pluriréseaux ».
A la question « Etes-vous membre d'un groupe ou de la page Facebook de votre école ? », les étudiants répondent oui à 81%. Avec « une volonté significative d'adhésion à une communauté d'étudiants » comme le signale l'étude, puisqu'ils sont 57 % à être membres d'un groupe étudiants, 36 % à la fois membres d'un groupe d'étudiants et de la page institutionnelle de l'école, mais seulement 7% membres uniquement de cette dernière.
S'ils privilégient la communauté entre pairs, cet esprit communautaire ne s'arrête d'ailleurs pas à la porte de leur école. Ainsi, quand on leur demande s'ils pourraient devenir membres d'une page ou d'un groupe Facebook d'une autre école, ils sont 63 % à répondre oui, et parmi eux 80 % à invoquer comme raison la qualité du contenu.
Etre ouvert à tous et permettre l'interactivité : telles sont les deux caractéristiques que devrait présenter l'espace Facebook de leur école pour plus de la moitié des étudiants. Mais, là encore, c'est la qualité du contenu ou de l'échange qui prime. Car, lorsqu'on leur demande pour quelles raisons ils pourraient devenir membre d'un espace de leur école sur un réseau social, l'interactivité et l'échange ne recueillent plus que 164 voix, très loin derrière le fait qu'ils puissent y trouver des renseignements pratiques et utiles sur la vie étudiante (284 voix), ou encore être en liens avec les anciens, des experts ou professeurs (223 voix).
A noter que cette forte attente à l'égard des réseaux sociaux comme source d'information à travers des échanges contraste avec la pratique actuelle des étudiants, puisqu'ils sont aujourd'hui 88% à chercher de l'information sur leur école via le site internet de cette dernière, et seulement 9 % via sa page Facebook.