L'éditeur suisse RSD, spécialiste de la gouvernance, est bien placé pour constater qu'en pratique la gouvernance de l'information obéit principalement à des règles de sécurité, c'est-à-dire de gestion de la confidentialité, de l'intégrité et de la disponibilité dans le temps.
C'est toutefois insuffisant pour optimiser la gestion du patrimoine informationnel. Celui-ci devrait être considéré comme n'importe quel autre actif de l'entreprise. D'où l'idée de l'éditeur de lancer un programme de recherche avec la Haute école de gestion de Genève en vue de développer une méthodologie de valorisation de l'information.
L'objectif est de lui attribuer une valeur comptable et s'en servir pour appliquer des règles de gestion. « Une sous-classe valeur de l'information pourra être ajoutée au plan de classement et prise en compte par un workflow », expliquent en cœur Jean Mourain et François Chazalon, respectivement vice-président en charge de la stratégie de RSD et directeur marketing Europe de RSD.
Plusieurs dimensions sont prises en compte dans la valorisation : le risque, bien entendu, mais aussi le coût de l'information, ses usages et son potentiel en termes de développement pour l'entreprise.
L'un des enjeux, qui avait été mis en évidence lors d'un atelier au Congrès FAN en novembre dernier, est de déterminer les contenus qui ne méritent pas d'être conservés. A l'inverse, c'est aussi le moyen de favoriser le partage d'informations de valeur.
Ce programme de recherche prolonge les travaux qu'avaient menés Basma Makhlouf Shabou, professeur de l’Université de Montréal, qui prend en charge le pilotage du projet. Si on remonte un peu plus loin dans le temps, la discipline Infonomics est née à la fin des années 1990 à l'initiative d'un analyste du Meta Group.
Outre l'éditeur et l'école, trois autres structures ont rejoint le programme de recherche pour tester en grandeur nature les développements : le Comité international de la Croix-Rouge, les Archives des cantons de Genève et de Vaud.
Les premières conclusions du projet sont attendues pour la fin de l'année. Elle débouchera ensuite sur la disponibilité d'un module additionnel au logiciel Glass de RSD.