L’intelligence économique francilienne se met en ordre de marche avec la mise en place d’une cellule de veille partagée Etat-Région qui devrait être opérationnelle en janvier prochain. Elle se veut un outil d’aide à la décision stratégique au service des décideurs de l’Etat et de la Région afin d’optimiser leur capacité conjointe à réagir et répondre aux opportunités et menaces économiques émergentes.
« L’objectif est de mettre en commun les informations récoltées par nos organisations et d’en assurer le traitement, l’analyse et la synthèse au niveau central, mais aussi de combiner nos dispositifs pour disposer d’un maximum de capteurs sur le terrain afin de remonter rapidement les éléments d’information pertinents non formalisés mais nécessaires à la prise de décision », explique Grégoire Dupont-Tingaud, adjoint au chef du service Filières, mutations et solidarités de la région Ile-de-France. Il précise que ces capteurs suivront des entreprises qui auront exprimé leur volonté de participer à ce dispositif.
Cette cellule sera pilotée par une équipe mixte. D’un côté le service Filières, mutations et solidarités qui s’appuie sur les services de développement économique de la Région, y compris leurs déclinaisons départementales. Et de l’autre, les services de l’Etat désormais regroupés au sein de la Direccte (Direction régionale des entreprises, de la consommation, de la concurrence, du travail et de l’emploi).
Sont associés dans un deuxième cercle, les partenaires de la Région, entre autres le CFI (Centre francilien de l’innovation) qui appuie les entreprises dans leur démarche d’innovation, le pôle mutations économiques de l’ARD (Agence régionale de développement) qui suit les territoires et les entreprises dans leur repositionnement économique, et, enfin, la chambre régionale de commerce et d’industrie avec son réseau consulaire « dont les modalités de participation sont en cours de définition », précise Grégoire Dupont-Tingaud.
Le processus de mise en place de la cellule sera expérimental. « Nous allons tester en réel le dispositif en suivant deux filières parmi les neuf reconnues prioritaires par l’Etat et la Région dans le cadre du CPER (Contrat de projet Etat-Région). Cette expérimentation va durer deux ans. Si les résultats ne sont pas bons, clairement, on démontera le dispositif. Mais s’il donne satisfaction, nous n’écartons pas la possibilité de l’élargir sans attendre à d’autres filières. C’est tout l’avantage de l’expérimentation », explique Grégoire Dupont-Tingaud.
Pour mettre en place cette cellule, l’Etat et la Région se sont adjoints, suite à un appel d’offres, les services de deux prestataires. D’une part, l’Adit (Agence pour la diffusion de l’information technologique) qui est chargé de les accompagner dans l’aspect méthodologique, organisationnel et technologique, notamment par la mise en place d’une plate-forme d’échanges d’informations et de travail collaboratif. « Celle-ci doit être robuste et simple à utiliser, souhaite Dupont-Tingaud. Car elle n’est pas destinée à remplacer tous les outils existants, elle vient s’y superposer avec seulement les fonctionnalités nécessaires pour consolider l’information. »
D’autre part, des missions de veille spécifiques pourront être commandées à la CEIS (Compagnie européenne d’intelligence stratégique). Là encore, la solution choisie vise la souplesse et la réactivité. La cellule peut tout autant demander l’intervention de la CEIS suite à une alerte ou une situation de crise, ou bien lui confier le suivi continu d’un secteur ou d’une cible particulière. Précisons que le budget global affecté aux deux prestations est de 300 000 euros TTC, financé à part égale par l’Etat et la Région.