La semaine dernière se tenait à Paris la 9e édition de la Rencontre internationale des responsables intranet. Près d'une vingtaine d'études de cas étaient présentées. Dans les allées, des responsables métier appartenant à des directions communication et marketing s'interrogeaient : faut-il confier les clés du réseau social à Sharepoint sachant que ce dernier est déjà retenu par de nombreuses DSI comme plate-forme pour gérer les portails, la gestion de contenu et la collaboration ?
C'est la solution privilégiée par certains grands comptes. France Telecom, qui a créé plusieurs communautés pilote sur Sharepoint, ou Bouygues SA, dont nous vous présentons le projet Bypedia cette semaine, s'inscrivent dans cette logique.
Renault, qui a également fait le choix de Sharepoint comme plate-forme d'entreprise, a toutefois privilégié un éditeur spécialisé pour son projet Pro+, l'une de ses 6 expérimentations dans le domaine des réseaux sociaux.
Bien que Sharepoint ait renforcé sa composante sociale dans sa version 2010, celle-ci ne rivalise toujours pas avec les solutions spécialisées. Si le relationnel est bien pris en compte, cela est moins vrai pour le conversationnel.
Du côté de Microsoft, on insiste avant tout sur la dimension infrastructure. Sharepoint est positionné comme une plate-forme qui propose en standard un ensemble de services pouvant être étendu avec des partenaires. C'est notamment le cas pour les moteurs de recherche ou le sémantique, mais pas seulement.
Dans la galaxie de Sharepoint, il existe des solutions, comme Newsgator, qui viennent prolonger la solution de Microsoft. Mais aujourd'hui, même les éditeurs de réseaux sociaux qui ont fait le choix de technologies différentes proposent de plus en plus souvent de se greffer sur Sharepoint. Ce dernier servant notamment de réceptacle pour les contenus. L'exemple le plus révélateur de cette évolution étant Lotus Connections.
IBM s'est en effet résolu à se connecter à la plate-forme de son concurrent. Il avait été précédé par l'un de ses clients/partenaires. Dès 2009, la société de services Sogeti avait associé les logiciels d'IBM et de Microsoft pour ses besoins internes
D'autres éditeurs spécialisés, comme les nouveaux venus en France Telligent et BroadVision, proposent de s'intégrer à l'incontournable Sharepoint. Le directeur général Europe de BroadVision parie qu'à terme le contenu sera piloté depuis le réseau social à l'instar du mouvement qui a vu Facebook empiéter sur Flickr. C'est à voir !
Car manipuler du contenu est une chose, gérer l'ensemble de son cycle de vie, y compris l'archivage en est une autre. Les entreprises qui ont couplé Sharepoint avec une solution de Records Management chercheront sans doute à intégrer le contenu produit depuis les réseaux sociaux.
En attendant, les purs spécialistes du domaine ont une belle carte à jouer. Le déploiement d'une plate-forme comme Sharepoint à l'échelle d'un groupe comptant plus de 100 000 salariés avec l'ensemble des développements complémentaires s'étale sur de nombreuses années. Un délai qui n'est pas forcément compatible avec les besoins des directions métier.
Se lier à Sharepoint et, mieux encore, être en mesure d'échanger des informations entre les différentes solutions de réseaux sociaux, est sans doute le meilleur moyen pour les éditeurs spécialisés de pérenniser les projets pilotes menés chez les grands comptes et de s'y installer durablement.