« Je crois beaucoup à Facebook at Work », me confiait récemment un responsable transformation numérique. Petite précision, il n'avait pas encore déployé de réseau social d'entreprise (RSE) au sein de son organisation.
Mais cette attirance, je l'ai rencontrée, il y a peu, chez un de ses homologues d'une très grande entreprise. « Mon rêve serait que nous utilisions Facebook at Work », m'avouait-il.
Contrairement au précédent, lui-même avait généralisé le déploiement d'un RSE pré-existant dans l'organisation. Et il n'était pas vraiment tendre. « Ma préoccupation principale aujourd'hui, c'est de changer de génération d'outil, m'expliquait-il. Les RSE, ça date d'il y a dix ans. Pour moi, ce ne sont pas des réseaux sociaux, mais des “machins” d'entreprise qui ressemblent à des forums avec des fonctionnalités sociales. L'inverse de ce qu'est vraiment un réseau social. »
L'un des intérêts du tome 8 de l'Etat de l'art des réseaux sociaux d'entreprise – une nouvelle mouture dévoilée cette semaine et à laquelle nous consacrons un article d'analyse–, c'est de montrer que les choses ne sont malheureusement pas si simples.
De fait, lorsqu'on parle d'adoption d'un RSE, il n'est en réalité pas aussi évident de trouver la solution miracle simplement en important directement un outil qui rencontrerait un succés avéré par ailleurs, qu'il s'agisse de Facebook, Linkedin ou Twitter.
Comme le montre l'édition 2016 de l'étude de Lecko, mais aussi les articles retours d'expérience que nous consacrons régulièrement aux RSE, leur adoption dépend d'un subtil équilibre entre maturité des pratiques managériales, méthode d'accompagnement et adéquation de l'outil aux usages. Un équilibre qui n'est d'ailleurs pas binaire, réussissant ou échouant, mais qui évolue dans le temps. Qui se bonifie, pourrait-on dire.
En témoigne, d'ailleurs, l'évolution des RSE eux-mêmes, qui se spécialisent de plus en plus, et se distinguent ainsi dans leurs capacités à mettre en scène les fonctions sociales au profit d'usages ciblés. Difficile, donc, de mettre tous les RSE dans le même sac, ni de penser qu'ils ressemblent à ce qu'ils étaient voilà dix ans.
Par ailleurs, le succès rencontré par des solutions comme la messagerie instantanée Slack témoigne que les usages numériques s'affinent dans l'entreprise. Il n'est donc pas étonnant de retrouver cette solution, comme d'autres au périmètre plus limité, dans les matrices d'analyse de Lecko.
Autant dire que rien n'empêche que Facebook at Work y trouve également un jour sa place comme dans l'entreprise. On peut aussi le rêver ou y croire. Mais de là à imaginer que le Graal de la collaboration existe...