Recrutement : les médias sociaux incontournables

On ne compte plus les études consacrées au thème du recrutement sur les réseaux sociaux. Quel pourcentage d'entreprises s'y livrent ? De candidats sont recrutés ? De jeunes diplômés prospectent sur ce canal ?... Un travail d'enquête quasi-obsessionnel, dont il est néanmoins difficile de tirer une vision claire de la réalité tant les constats divergent au gré des observateurs, davantage préoccupés semble-t-il à défendre leur pré carré business – ou celui de leurs commanditaires – que d'œuvrer à renforcer la connaissance du phénomène.

Une manière différente d'appréhender la question est de se pencher sur le cas des entreprises qui ont franchi le pas. Peu importe alors qu'elles soient minoritaires, à l'avant-garde, voire des curiosités, l'essentiel étant de comprendre le pourquoi, le comment, et de découvrir bien sûr les bénéfices.

C'est ce que permettait la RMS Conférence qui se tenait récemment à Paris. Une manifestation justement consacrée exclusivement au recrutement sur les médias sociaux, au cours de laquelle témoignaient entre autres la Société Générale (dont nous avions présenté la démarche dans un retour d'expérience), ou encore Valtech, Alcatel-Lucent et l'armée de terre (lire notre actualité de la semaine).

Chez Valtech, par exemple, qui avait connu un repositionnement stratégique suite à son rachat, le dispositif classique de recrutement en place (site carrière, jobboards, cabinets de recrutements, etc.) ne donnait plus de résultats. « Tout cela revenait cher sans être efficace », remarquait Jacques Froissant, du cabinet Altaïde, qui est intervenu dans l'entreprise pour mettre en place une nouvelle stratégie, orientée 2.0.

Notamment axée sur Linkedin, Viadeo, Twitter et Facebook, cette dernière a porté ses fruits, plus de 50% des recrutements de la campagne menée par l'entreprise ayant été effectués, de manière directe et indirecte, grâce à ces canaux. « Les réseaux sociaux nous ont permis d'identifier des profils très difficiles à attirer et de cogner à leur porte », indiquait Camille Bédard, responsable recrutement France de Valtech. Quant au coût par recruté, il a été lui diminué de moitié.

Du dialogue naît le déclic

Pour l'armée de terre, investir les médias sociaux s'est imposé suite au constat que des milliers d'internautes y posaient des questions sur le métier de soldat mais ne venaient ni sur son site ni dans ses centres de recrutement. Page Facebook, compte Twitter, blogs et forums liés au domaine militaire, elle a donc décidé d'occuper le terrain, d'engager le dialogue sur tous les fronts.

« Nous estimons que notre page Facebook apporte 20% de fréquentation supplémentaire à notre site de recrutement, Devenez vous-même, et de 12 à 15% de candidatures et demandes de contacts en plus », précisait le Colonel Jean-Philippe Conégéro, chef du bureau communication RH de l'armée de terre.

Cette présence sur les médias sociaux n'a pas pour autant mis fin à la communication sur les médias traditionnels, la télévision et l'affichage restant notamment efficaces et apportant de 15 à 18% d'audience au site de recrutement. Comme le remarquait cependant le Colonel Jean-Philippe Conégéro : « Les médias traditionnels informent, mais c'est à travers les échanges sur les réseaux sociaux que l'on obtient le petit déclic qui va inciter à devenir soldat. »

Toutes les démarches sur les réseaux sociaux ne donnent pas d'aussi bons résultats quantitatifs. Chez Alcatel-Lucent, seuls 5% des recrutements de la campagne Passeport pour l'innovation ont ainsi été réalisés grâce à eux. « Si nous avions dû ne recruter que par Facebook et Twitter, nous y serions encore », avouait Didier Baichère, le DRH France.

Mais pour l'entreprise, qui a choisi d'installer sa marque employeur autour de ses valeurs et engagements RH, les réseaux sociaux restent un terrain incontournable face à des candidats qui, avant de s'engager, cherchent de plus en plus à savoir où ils vont réellement mettre les pieds.

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