« On n'a pas beaucoup parlé de réseau social étendu aux partenaires et aux clients », déplorait mon voisin lors d'une des dernières conférences d'Enterprise 2.0 Summit. Nombre de sociétés qui s'étaient équipées il y a deux ou trois ans avaient prévu d'ouvrir assez rapidement leurs plates-formes à leur écosystème. La démarche aura finalement pris plus de temps que prévu.
Ces entreprises avaient sans doute sous-estimé la lenteur d'adoption en interne. Cela dit, ce délai n'aura pas été inutile. Entre-temps, les employés ont mûri leurs pratiques collaboratives et sociales et les promoteurs des projets ont affiné leurs angles d'attaque.
De leur côté, les éditeurs ont fait évoluer leurs offres. Au cours des derniers mois, plusieurs d'entre eux ont ajouté la possibilité d'inviter, de manière simple et sécurisée, des personnes extérieures à l'entreprise. Ce qui évite de devoir créer une nouvelle instance du réseau social, même si cette option peut avoir son intérêt.
C'est pour aborder les enjeux d'un réseau étendu aux partenaires que Devoteam, entreprise de services du numérique (le nouveau nom des SSII), a organisé cette semaine un séminaire auquel elle a convié Jive, son fournisseur, et quelques autres grands clients français de l'éditeur.
Nous y reviendrons en détail la semaine prochaine, mais l'un des points marquants de la journée fut l'approche résolument métier préconisée. Dans sa démarche, l'éditeur insiste sur les bénéfices business et individuels et la définition des indicateurs associés.
Les discours étaient appuyés par les témoignages de Claire Flanagan et Tim Albright, qui avaient mené des projets d'espaces sociaux étendus dans leur précédentes sociétés, respectivement CSC et Cisco, avant de rejoindre l'éditeur américain.
Même s'il y a un monde entre penser des indicateurs et effectivement les mettre en place et les alimenter, l'approche traduit une évolution significative des attentes des entreprises et des discours des éditeurs.
« Nous n'approchons plus les entreprises en leur parlant de réseau social d'entreprise, mais de solutions à leurs problèmes concrets », confiait un représentant de l'éditeur. On en revient au fameux « caillou dans la chaussure », celui qui fait mal à chaque pas. On sait désormais un peu mieux s'y prendre pour l'ôter.
On commence même à voir des entreprises qui se retrouvent équipées d'un réseau social presque par hasard. Elles n'avaient pas envisagé que ce type de logiciel pouvait les aider à gérer du bug tracking, à aider leurs commerciaux à augmenter leurs chiffres de ventes...