Réseau social d'entreprise : Attention, message important !

L'implication des dirigeants constitue l'une des problématiques classiques du déploiement d'un réseau social d'entreprise (RSE). Classique, d'ailleurs, ne signifie pas pour autant toujours résolu. Mais c'est une autre histoire.

Pour ce qui nous occupe, le BA.ba est généralement que la direction porte le projet, comme l'on dit. Dans le meilleur des cas, c'est le stade où l'on donne du sens au projet et met tout en œuvre pour lever les obstacles à sa bonne réalisation, en termes de budget et de ressources notamment.

Il en va ainsi de tout projet de transformation dans l'entreprise, dira-t-on ? Certes. L'enjeu est cependant décuplé dans le cas du RSE, dans la mesure où celui-ci est censé participer à l'instauration de nouveaux modes de travail qui bouleversent la relation managériale, touchant ainsi au centre vital même de l'organisation, sa dynamique de décision et d'exécution. Impulser et porter le projet est alors un signal fort envoyé par la direction à toute l'entreprise. Aux collaborateurs, bien sûr, mais aussi aux managers.

Pour augmenter de manière significative le signal, il faut passer à un autre stade d'implication, celui de l'exemplarité. Quand on veut changer les modes de management, donner l'exemple, c'est utiliser soi-même l'outil pour travailler de manière différente. Si l'objectif est de favoriser le partage, donner l'exemple, c'est partager soi-même ce qui ne l'était pas avant.

Mais donner l'exemple, c'est aussi simplement être soi-même actif sur le réseau social : commenter des contributions, remercier des collaborateurs, féliciter, pourquoi pas demander de l'aide... La liste est sans fin.

Le stagiaire et le patron

Etre actif, pour donner l'exemple, ce n'est cependant pas être omniprésent. Comme nous l'expliquait récemment un dirigeant très impliqué dans le déploiement d'un RSE : « Il faut souffler sur les braises et, ensuite, se retirer, afin que les personnes s'approprient l’outil pour leurs propres besoins. »

L'idée paraît simple, mais elle n'est pas, semble-t-il, si évidente pour tout le monde. Dans une interview récente, l'un des responsables d'un éditeur américain de RSE expliquait que leur solution cherchait à donner une voix à ceux qui ne l'ont pas, répondant aux préoccupations de la plupart des dirigeants d'entreprise d'avoir des remontées de terrain.

Mais, interrogé par le journaliste sur cette possibilité d'une parole s'exprimant sans filtre, ce responsable lui a répondu qu'un algorithme triait tous les posts publiés et qu'une intelligence artificielle décelait l'importance d'un message, permettant ainsi à celui d'un patron d'être davantage mis en avant que celui d'un stagiaire.

Drôle de réponse, en vérité. Les spécialistes s'étonneront sans doute qu'il faille s'appuyer sur une technologie aussi complexe pour simplement mettre en avant le message d'un dirigeant.

Il est vrai que l'on aurait bien plutôt rêvé d'une intelligence artificielle qui détecterait l'intérêt intrinsèque d'une contribution, quitte à ce que le message identifié comme plus important et mis en avant soit celui d'un stagiaire plutôt que celui du patron. Là, en postulant que la parole du second est forcément plus importante que celle du premier, c'est quand même un peu comme si l'on se tirait une balle dans le pied, non ?

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