La moitié des moyennes et grandes entreprises interdisent l'utilisation d'applications sociales. Avec apparemment un effet limité. La moitié des utilisateurs concernés par ces restrictions n'en tiennent pas compte. Un quart d'entre eux vont même jusqu'à modifier les paramètres de configuration de leurs outils.
Ces utilisateurs ne manquent pas de bonnes raisons : augmentation de la productivité et de l'efficacité, assistance à la résolution de problèmes, accélération de la prise de décision. Trois arguments clés qui expliquent sans doute que les entreprises ferment finalement les yeux.
Ces chiffres sont extraits de l'étude « Collaboration Nations* » commanditée par Cisco. Elle ne contient pas de révélations, mais elle a le mérite de valider et de mesurer des pratiques que chacun a pu observer. La surprise vient plutôt des conclusions qu'en tirent les décideurs en matière d'équipements informatiques. Aux attentes des utilisateurs finaux, ils répondent par des investissements orientés en priorité vers la vidéo-conférence, la web conférence et la téléphonie sur IP. Surprenant !
Quel rapport entre les applications sociales et ces briques d'infrastructure ? Tous ces outils se rangent désormais dans une même catégorie UC2 (pour Unified Communications & Collaboration). Elle englobe la messagerie, la messagerie instantanée, la détection de présence, la vidéo-conférence, la téléphonie sur IP et les réseaux sociaux. On y retrouve à peu près tous les logiciels nécessaires pour bâtir l'entreprise 2.0.
Certes il existe des connexions entre tous ces outils et le besoin de fluidifier les échanges est bien réel. La web conférence constitue ainsi un outil puissant, surtout lorsqu'elle est combinée avec d'autres outils, mais de là à en faire une priorité.
D'ailleurs, toujours selon l'étude de Cisco, près de la moitié des utilisateurs finaux ont le sentiment que toutes les décisions sont prises uniquement par le top management et près de 40% déplorent la réticence à partager des informations entre collègues. Cela ressemble d'abord à une affaire de culture d'entreprise. Pas sûr que commencer par des projets d'infrastructure, même à vocation collaborative, puisse changer la donne.
* Le cabinet InsightExpress a interrogé des utilisateurs finaux (plus de 2 000) et des décideurs en matière d'équipement informatique (plus de 1 000) appartenant à des entreprises de plus de 250 salariés de dix pays (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Espagne, Italie, Russie, Inde, Chine et Japon).