L'œcuménisme serait-il devenu tendance dans le monde des outils collaboratifs ? Après une longue période rythmée par l'irruption du réseau social d'entreprise, le retour en force des suites collaboratives de productivité, puis l'émergence de la messagerie d'équipe, l'enjeu ne semble plus de savoir qui va remplacer qui.
Les organisations sont d'ailleurs plus détendues sur le sujet. Ici l'on déploie une messagerie d'équipe, là un réseau social d'entreprise, ailleurs un intranet collaboratif, une Digital Workplace… L'on s'émancipe du poids de la mode et de la quête du sauveur suprême pour profiter, au contraire, de la variété des solutions pour mieux trouver chaussure à son pied.
Finalement, le seul vrai concurrent reste la bonne vieille messagerie. Elle continue de servir à tout : partager des documents, discuter, et même de flux d'activité, quand un e-mail n'a d'autre objet que de signaler qu'une action a été effectuée, par exemple.
« C'est la première plate-forme collaborative, constate un responsable transformation d'une entreprise. Mais ce statut, elle le doit à son antériorité, pas à la preuve de son efficacité en la matière », pointe-t-il.
Pourtant symbole d'œcuménisme avec sa logique de connexion applicative, la messagerie d'équipe, dernière arrivée, tend quand même, de son côté, à occuper la place. Mais l'on ne bouscule pas forcément tout pour elle.
« Chez nous, elle est devenue l'outil principal de communication pendant le confinement et l'est restée après, témoigne un DSI. Elle sert aux réunions d'équipe, aux ateliers de travail, aux réunions de projet. Elle est complémentaire de notre intranet. »
« Quand il est ouvert, c'est un outil envahissant, fait quant à lui remarquer un autre responsable, mais il a ses qualités, reconnaît-il. D'un autre côté, nous avons dépensé beaucoup de temps et d'énergie pour acculturer sur la Digital Workplace et nous ne voudrions pas perdre les fruits de cet investissement, confie-t-il. Nous allons donc privilégier son intégration à notre Digital Workplace, qui restera notre front office. »
La situation n'est cependant pas aussi « simple » partout, comme en témoigne un dernier responsable, qui a déployé un réseau social d'entreprise pour collaborer de manière transverse entre différentes structures.
« Ce qui est compliqué, indique-t-il, c'est que ce monde de plates-formes est en plein développement et que l'on voit un tas d'outils apparaître un peu partout. Conséquence, il va y avoir une espèce de concurrence globale sur qui met quoi à disposition de qui. »
Une version œcuménique du qui va remplacer qui ?