Etude

En Bretagne, la mairie 2.0 reste embryonnaire

Dans leur très grande majorité, les communes bretonnes n'ont pas encore relevé le défi de l'e-démocratie, selon une étude menée par l'Observatoire régional du réseau coopératif de centres de recherche M@rsouin, qui vient d'en publier les résultats.

Menée au cours du troisième trimestre 2010, cette étude dresse le portrait d'une région où 52% des communes, soit 660, disposent d'un site web. C'est mieux que la moyenne nationale, qui s'établit à 40%.

En termes d'adoption, on note un fort clivage entre petites et grandes communes, seules 38% des communes de moins de 2000 habitants disposant d'un site web (voir l'infographie ci-dessous). Si l'on raisonne de manière quantitative, cependant, l'on compte davantage de sites web de communes de moins de 2000 habitants (environ 342) que de communes de plus de 2000 habitants (environ 313).

Communes possédant un site web

Autre grand constat, si l'adoption s'est accélérée depuis la précédente enquête, en 2007, où 40% des communes étaient équipées, les sites web communaux restent de manière générale des outils de promotion, des vitrines informant sur le patrimoine, l'hébergement, et non un véritable outil au service du citoyen. C'est d'ailleurs sous cet angle que le clivage entre petites et grandes communes est le plus net, les communes de moins de 2000 habitants étant celles proposant le moins de contenus administratifs, privilégiant les informations locales et touristiques.

E-démocratie : trois grands groupes de sites

Pour évaluer la fonction démocratique des sites communaux, l'Observatoire M@rsouin a établi une liste de 26 critères s'articulant autour de trois axes : l'information et les démarches administratives, l'information sur la vie politique locale et l'e-citoyenneté active. Sur cette base, trois grands groupes ont pu être distingués, en fonction du nombre de critères auquels ils répondaient.

L'e-démocratie en Bretagne

Le premier groupe concerne les sites web offrant peu de démocratie en ligne et  rassemble 50% d'entre eux (333). 64% sont des sites de communes de moins de 2000 habitants, et 95% de moins de 5000 habitants. Ils contiennent peu d'informations sur l'actualité municipale ou les finances de la ville. Sur le plan des démarches administratives, seuls 12% affichent les demandes d'état civil et 8% les démarches pour la carte nationale d'identité, contre 50% pour l'ensemble des sites web communaux.

Le deuxième groupe présente une e-démocratie émergente et rassemble 267 sites. 74% des communes de plus de 10000 habitants appartiennent à ce groupe, qui se caractérise par la démarche informationnelle importante engagée. Par exemple, 98% des sites diffusent l'organigramme des élus, 76 % informent sur les démarches à suivre pour s'inscrire sur les listes électorale ou, encore, 45% affichent les demandes de travaux, contre respectivement 85%, 38% et 22% pour l'ensemble des sites. Et ils sont 27% à afficher des informations sur les finances de la ville, soit deux fois plus que la moyenne des sites.

Enfin, le troisième groupe, très minoritaire avec 60 communes, s'illustre par une démocratie en marche. Fait à remarquer, il est composé de 37 communes de moins de 2000 habitants, « des petites communes qui ne se distinguent ni par le revenu de leurs habitants, ni par leur niveau d'éducation, ni par leur caractère touristique », constatent les auteurs de l'étude. C'est dans ce groupe que l'on trouve les prémices d'une citoyenneté active grâce à la présence d'outils d'échange et de communication, quasi-inexistants dans les autres groupes (voir infographie ci-dessous).

Outils participatifs

Mais pour les auteurs de l'étude, « même pour les sites répondant au plus grand nombre de critères, les informations sur la politique locale et les démarches administratives restent partielles et non uniformisées. La vie intrinsèque de la mairie est diffusée aléatoirement. Une hétérogénéité dans la diffusion des informations pourtant publiques comme les finances de la ville (15%) ou les arrêtés communaux (7%) qui ne favorise pas l’implication active de l’administré dans la vie de la Cité », estiment-ils.

Pour télécharger l'étude : Mairie 2.0.

Promo Newsletter