La septième édition de Serious Game Expo, salon organisé les 21 et 22 novembre à Lyon par le pôle de compétitivité Imaginove, a montré la vitalité du marché des jeux sérieux.
Signe que le domaine attire davantage, plus de 1000 visiteurs professionnels, contre 700 en 2010, ont ainsi participé à l'événement. Quant aux exposants, ils étaient une quarantaine, certains venus d'Angleterre, du Canada, des Pays-Bas et même de Chine.
Comme le rappelait Jean-Louis Gagnaire, vice président de la région Rhône-Alpes en charge de l'économie et de l'innovation, le marché mondial du Serious Game connaît un taux annuel de croissance de 30%, et représente aujourd'hui un chiffre d'affaires de 2,35 milliards d'euros, à 70% réalisé aux Etats-Unis.
Le marché français, dont la taille est d'environ 50 millions d'euros, compte une centaine d'acteurs (concepteurs, éditeurs), parmi lesquels une vingtaine sont situés en Rhône-Alpes, région pionnière dans ce domaine.
Le salon aura permis de constater que les jeux sérieux étendent leur champ d'action, en se déclinant pour couvrir de nouveaux aspects des ressources humaines (lire notre tendance de la semaine : Ressources humaines et management, terrains fertiles pour le Serious Game), ou en investissant davantage le terrain de la santé, domaine où les acteurs néerlandais sont d'ailleurs en pointe.
En dépit d'une situation économique incertaine, l'heure n'était par ailleurs pas au défaitisme. « 2012 fait peur à tout le monde, concédait Vincent Dupin, directeur général adjoint de Symetrix. Mais nous rencontrons beaucoup de clients potentiels qui ont des besoins, des envies. Et nous avons le sentiment que beaucoup de projets en préparation seront menés en 2012. Il n'y a donc pas de raison d'être euphorique, mais pas non plus d'être pessimiste. »
A côté des nouvelles thématiques traitées, le Serious Game trouve aussi un débouché face aux besoins des pays émergents en termes de gestion des compétences.
« Les acteurs locaux sont amenés à devenir partenaires d'entreprises occidentales et doivent donc s'aligner sur les exigences RH de ces dernières, explique Christian Gayton, président de Qoveo. En Russie par exemple, où nous sommes présents, de très très grandes entreprises ont un déficit complet de connaissance des compétences et fonctions de leurs collaborateurs. D'où la nécessité pour elles de monter en puissance sur le plan de l'évaluation et de la formation. »
Cette septième édition de Serious Game Expo a également décerné ses trophées des meilleurs Serious Game 2011. Cette année ont été distingués : KTM Advance, Meilleur Serious Game 2011 pour son jeu Ambassador réalisé pour Suez Environnement ; Daesign, prix spécial Serious Game Expo pour Mission Antitrust, un jeu réalisé pour Michelin ; et, enfin, Tanukis, prix de l’innovation pour son jeu Premiers Combats, réalisé pour la Fondation du BTP.
Enfin, le salon a été l'occasion de dévoiler les lauréats du deuxième appel à projets « Serious Game et Nouveaux usages », initiative lancée par Imaginove, la Région Rhône-Alpes et les collectivités locales dont le Grand Lyon. Sur les 15 projets collaboratifs présentés, portés par des PME rhônalpines en association avec des partenaires industriels et académiques de la région, cinq ont été retenus :