Une nouvelle étude du cabinet de conseil Useo passe au tamis des usages 7 plates-formes sociales de mouvements politiques français. Une nouvelle relation aux citoyens qui pourrait demain impacter les modes de gouvernance des politiques publiques.
« En analysant comment les mouvements politiques utilisent les médias sociaux pour s'organiser, coordonner leurs actions, mobiliser et fédérer leurs sympathisants, nous avons cherché à identifier de nouvelles pratiques politiques, explique Arnaud Rayrole, dirigeant d'Useo. Avec effectivement en toile de fond la question de savoir si cette évolution peut avoir un impact sur la gouvernance des politiques publiques et le fonctionnement des institutions, et pour objectif d'apporter un décryptage aux nombreux élus des collectivités et aux administrations qui s'intéressent à cette question. »
Dans une première partie, l'étude fait un bref historique de la présence des mouvement politiques sur le web de 2000 à 2010, avec comme point d'orgue la campagne de Barack Obama en 2008, où les médias sociaux sont investis pour attirer les citoyens à travers des échanges, et le réseau social My Barack Obama sert d'outil d'organisation de l'activité militante.
Au cours d'une deuxième partie, qui constitue le cœur de l'étude, les consultants d'Useo passe au peigne fin 7 réseaux sociaux de mouvements politiques, qui ont tous la particularité d’être ouverts tant aux militants qu'aux sympathisants ou à tout citoyen intéressé par la démarche. Il s'agit de :
De l'analyse de ces réseaux sociaux, Useo a tiré trois grandes familles d'usages. L'influence, centrée sur la valorisation de l'activité des membres, la mise en perspective des conversations et la diffusion d'information. La collaboration, centrée sur la mise en relation des membres, la gestion de communautés d'intérêt et la mise à disposition d'espaces d'échange pour débattre et co-innover. Et, enfin, la coordination, centrée sur la gestion d'événements, la gestion de supports liés à l'action de terrain et la facilitation de cette dernière.
Chacune de ces familles permet aussi de qualifier le centre de gravité des réseaux sociaux étudiés. Ainsi, Désir d'avenir, Villepincom et Les Démocrates sont typés influence. Ils visent à promouvoir les idées et les actions relatives à la vie du parti ou du mouvement politique. Autre gauche et Europe Ecologie sont eux axés sur la collaboration, favorisant la mise en relation et les échanges entre membres. Quant à La Coopol et Epicentre, ils sont voués à la coordination, facilitant l'organisation et la visibilité des actions collectives.
Mais au-delà de cette segmentation, la grande conclusion est la maturité de ces différentes plate-formes en termes de potentiel social, c'est-à-dire de capacité à permettre l'expression de chacun et, en même temps, à maximiser les opportunités de mise en relation entre membres. (voir infographie ci-dessous). Un niveau de maturité important que la majorité des plates-formes équivalentes en entreprises ou au sein des institutions sont loin d'avoir atteint.
« Les plates-formes des mouvements politiques et les nouvelles pratiques qu'elles font émerger vont laisser des traces, estime Arnaud Rayrole. Elles constituent un terreau d'acculturation pour les citoyens, mais aussi pour les politiques, qui vont découvrir d'autres manières d'interagir avec les citoyens afin de porter au mieux les politiques publiques. » Le terreau d'un mode de gouvernance susceptible également de remettre les agents des collectivités ou des administrations au cœur de la relation usager, comme l'analyse la troisième partie de l'étude.
Pour obtenir l'étude : Les réseaux sociaux des mouvements politiques