Collaboratif : le frein Tupperware

Que serait l'intranet sans les assistantes ? Ce sont souvent elles (parfois ils) qui veillent au grain pour faire vivre l'espace destiné à leur département, leur direction ou autre.

Ici ou là, il paraît même qu'elles impriment encore les mails du manager, pour que celui-ci puisse les lire. Il est étrange de se dire qu'un outil numérique aussi bien imprégné dans les usages que la messagerie pourrait ainsi, à l'extrême, ne pas fonctionner sans ce chainon manquant humain.

Quant aux nouvelles plates-formes internes de type réseau social d'entreprise ou intranet 2.0, il arrive aussi qu'elles profitent de leur contribution.

C'est par exemple le cas chez Total. Là-bas, une communauté d'assistantes de manager vient d'être sélectionnée, avec deux autres communautés, pour donner l'exemple à tout le groupe, montrer les bénéfices du travail collaboratif en mode 2.0. Nous consacrons un article cette semaine à cette communauté.

Que les assistantes s'emparent des nouveaux outils 2.0 n'est pas rare. Chez Humanis, par exemple, parmi les premières communautés, figure celle des assistantes de direction. Elles avaient déjà constitué un réseau physique. Elles ont souhaité le faire vivre à travers une communauté de l'intranet.

Des communautés qui trouvent leur voie

Parfois, les assistantes débarquent sans prévenir, comme chez Microsoft France lors du déploiement du réseau social Yammer. Que les assistantes souhaitent se fédérer au sein d'une communauté à elles n'avait pas été anticipé. Cette communauté née spontanément a pourtant trouvé sa voie. Alors que des communautés de manager, censées montrer l'exemple, elles, ne décollaient pas...

Constituer une communauté d'assistantes ne va cependant pas forcément de soi. L'on s'est bâti, comme dans tout métier, son petit réseau de relations transverses, celui qui nous permet de travailler au quotidien en s'accomodant des contraintes de structure, de procédure. Mais quel intérêt d'aller voir au-delà ? Où nos homologues travaillent de manière si différente ?

Ce n'est pas le seul frein. Un autre obstacle potentiel peut se dresser. On pourrait l'appeler le frein Tupperware. Sa particularité est de toucher une population précise, les femmes.

On peut donc le rencontrer partout. « Dès qu'une femme cherche à se constituer son réseau ou à prendre la parole sur un réseau social, dans l'esprit de certains managers, c'est genre la réunion Tupperware », me faisait un jour remarquer une animatrice de communauté dans une grande entreprise française.

Une vision quelque peu péjorative de la réunion Tupperware, sans doute. Mais un frein supplémentaire, c'est sûr.

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