Jusqu'à 10 milliards de dollars, c'est le montant astronomique qu'est prêt à mettre Microsoft dans la société OpenAI, à l'origine du robot conversationnel ChatGPT, dont tout le monde parle en ce moment.
On s'émerveille devant ses capacités à créer des textes en réponses à des requêtes en langage naturel sur une multitude de sujets ou pour de multiples cas d'usage. Et l'on se prend même à imaginer que ce chatbot nouvelle génération va détrôner Google.
D'autres, au contraire, traquent ses erreurs. En décembre dernier, par exemple, Teresa Kubacka, une data scientist, l'a interrogé sur un sujet pointu de physique, comme elle le relate sur son compte Twitter.
La bibliographie et les citations d'auteurs que lui a fournies ChatGPT sur le sujet l'a impressionnée par leur pertinence. Avant qu'elle ne découvre que nombre des citations étaient fausses.
Plus inquiétant, la scientifique a questionné ChatGPT sur un objet physique inventée par elle. L'intelligence artificielle (IA) lui a répondu, en lui indiquant que le sujet avait fait l'objet de nombreuses recherches ces dernières années.
De son côté, Microsoft semble avoir de grandes ambitions pour ChatGPT. En premier lieu, l'éditeur a pour projet d'intégrer la technologie dans ses outils bureautiques.
L'IA d'OpenAI viendrait y renforcer la productivité de l'utilisateur, par exemple dans la rédaction d'e-mails ou de documents, ou encore la production de rapports de synthèse.
En second lieu, Microsoft espérerait retrouver une chance de concurrencer le moteur de recherche de Google, en intégrant ChatGPT à Bing.
Chez Google, il semble que l'irruption du chatbot ait inquiété, si l'on en croit un article récent du New York Time. Le Gafa développe un chatbot équivalent, baptisé LaMDA, pour Language Model for Dialogue Applications. Mais il aurait choisi de ne pas le lancer tout de suite, pour ne pas se retrouver face à ChatGPT.
Reste que faire perdre le réflexe Google devrait être moins simple qu'optimiser la productivité dans la suite Microsoft365. La philosophie d'usage d'un ChatGPT, branché sur des bases de données déterminées, et celle d'un Google, ouvert sur les milliards de pages d'internet dans l'esprit Web 2.0, semblent d'ailleurs ne pas avoir grand-chose à voir entre elles.
Quant aux revenus publicitaires de Google, ils proviennent aujourd'hui davantage des recherches liées à des produits, marques ou adresses de magasins que de requêtes pour se faire expliquer tel ou tel concept de physique ou autres.
En attendant que ChatGPT fasse son apparition sur Bing, les adeptes du chatbot peuvent en tout cas le retrouver sur son grand concurrent, via une extension Firefox et Chrome baptisée ChatGPT for Google. Quand on lance une recherche sur ce dernier, une fenêtre affiche les résultats du chatbot à côté de ceux habituels du moteur.