C'est demain, mardi 11 octobre, que sera dévoilé le Meta Quest Pro, le nouveau casque de réalité virtuelle de Meta, lors de la conférence annuelle de ce dernier, Connect.
Très attendu, ce modèle promet une montée en gamme sur le plan de l'expérience par rapport au Meta Quest 2. Il sera notamment capable de capter les expressions du visage pour les reproduire sur l'avatar de l'utilisateur, ou encore d'offrir de la réalité augmentée en couleurs et en haute-définition, contre un niveau de gris basse définition sur le Meta Quest 2.
Si le détail des fonctionnalités et des technologies mises en œuvre sera donné demain, le design du Meta Quest Pro a, lui, déjà fuité. Le 12 septembre dernier, un aficionado des jeux videos mexicain a eu la chance inespérée de découvrir un prototype, oublié avec son emballage dans une chambre d'hôtel…
Il s'est bien sûr empressé de réaliser une courte video pour présenter l'objet et la diffuser sur les médias sociaux.
Fin septembre, c'est Mark Zuckerberg lui-même qui s'est livré à une petite opération de teasing. Le patron de Meta a diffusé une video montrant son avatar livrer un combat d'escrime avec ceux de deux médaillés olympiques du domaine, le tout en réalité augmentée.
La conférence Meta Connect sera aussi l'occasion pour la société de faire le point sur l'avancée d'Horizon Worlds, son métavers grand public.
Mais sur ce terrain, une autre fuite est venue, la semaine dernière, parasiter le teasing du Meta Quest Pro, celle de notes internes émanant du vice-président métavers de Meta, Vishal Shah, tombées entre les mains du site d'information américain The Verge.
Ces notes pointent des problèmes de qualité de performance, des bugs, mais aussi une faible utilisation du métavers par l'équipe de développement elle-même, révèle l'article de The Verge.
« Beaucoup d'entre nous ne passent pas beaucoup de temps dans Horizon, écrit le dirigeant. Mais pourquoi ça ?, se lamente-t-il. Pourquoi n'aimons-nous pas le produit que nous avons créé au point de l'utiliser tout le temps ? La vérité est simple : si nous ne l'aimons pas, comment pouvons-nous attendre que nos utilisateurs l'aiment ? », insiste-t-il.
On apprend aussi que, pour remédier à cette situation, un plan de responsabilisation des managers a été mis en place, afin que les équipes utilisent le métavers.
« Tout le monde devrait avoir pour mission de tomber amoureux d'Horizon Worlds, justifie Vishal Shah dans une note. Vous ne pouvez pas le faire si vous ne l'utilisez pas. Entrez dedans ! Organisez des moments avec vos collègues et vos amis… »
Une réponse qui a notamment conduit des observateurs à pointer un mode de management coercitif. Mais il faut relativiser. Il est simplement demandé aux développeurs d'utiliser une fois par semaine le métavers et, dans le même temps, les objectifs de croissance du nombre d'utilisateurs ont été revus à la baisse.
En février dernier, l'ambiance était d'ailleurs tout autre. Meta se réjouissait au contraire auprès de ses équipes de la multiplication par 10 du nombre cumulé d'utilisateurs d'Horizon Worlds et Horizon Venues, version du métavers orientée événementiel, qui atteignait 300 000 utilisateurs mensuels.
Un résultat correct. Certes, très loin des 200 millions d'une plate-forme de jeu comme Roblox, mais équivalent à celui de Decentraland, un métavers beaucoup plus comparable. De plus, Horizon Worlds n'était alors déployé qu'aux Etats-Unis et au Canada.
Mais sur ce terrain, Meta n'en reste pas moins confronté à des prétendants beaucoup plus avancés en termes de nombre d'utilisateurs ou d'usage, qu'il s'agisse des plates-formes de jeu comme Roblox et The Sandbox ou de mondes virtuels comme Decentraland.
De quoi faire monter la pression avant le grand rendez-vous d'annonces de demain, quelle que soit l'affection réelle que portent les développeurs à leur création.