Tutorat et classe virtuelle, les atouts maîtres du e-learning

La formation mixte (Blended Learning) a-t-elle définitivement gagné la partie ? L'édition 2019 de l'enquête sur le digital learning menée par l'organisme de formation ITSF, auprès de 400 professionnels de la formation, semble le confirmer.

En 2018, elle atteint un nouveau record, progressant de 5 points, pour atteindre 64 % des modalités de formation mises en œuvre. Le présentiel tombe, lui, à 29 %, quand le pur apprentissage à distance ne représente que 7 %.

Pourquoi mixer présentiel et distanciel ? Pour améliorer l'efficacité pédagogique des formations répondent une majorité de professionnels : 31 %. Mais aussi, pour 23 %, afin d'être plus réactif face aux enjeux métier.

La dimension économique, elle, n'arrive qu'en troisième position, à 19 %, et 17 % admettent aussi qu'il s'agit pour eux d'améliorer l'image de leur structure.

L'enquête montre également que les responsables de formation misent sur toutes les modalités, en fonction du contexte et du besoin de l'apprenant.

Si le présentiel reste considéré comme la modalité la plus efficace pour 22 % des répondants, la classe virtuelle est aussi plébiscitée (16%), suivie de près par le Fast Learning (moins de 15 mn) et le microlearning (moins de 5 mn), qui remportent tous deux 14 % des suffrages. Viennent ensuite le e-learning scénarisé (12%, en chute de 8 points en deux ans), le Social Learning (12%) puis le Serious Game, bon dernier à 10 %.

Les nouvelles modalités de formation, elles, ne semblent pas encore susciter un franc enthousiasme. Le vidéo learning baisse ainsi de 11 % à 10 % en un an, tandis que la réalité virtuelle et le mobile learning grimpent d'un point, pour atteindre 8 %.

Réseaux sociaux et forums peu efficaces pour le tutorat

Qu'est-ce qui motive un apprenant à se lancer dans une formation numérique ? Le lien de cette dernière avec une problématique métier, indiquent 27 % des répondants. Mais l'implication de la hiérarchie est aussi déterminante, considèrent 17 % des professionnels.

En revanche, si les mécanismes de gamification sont à la mode, seuls 6 % estiment que l'obtention d'une certification ou de badges constituent un facteur de motivation pour entamer une formation numérique. C'est un peu moins bien que le côté ludique et interactif de la formation (7%).

Les réponses différent néanmoins lorsque les professionnels sont interrogés sur la motivation, cette fois, à achever une formation en digital learning. Là, la reconnaissance via une certification ou des badges remonte à 16 %, derrière l'implication de la hiérarchie (17%), la présence d'un tuteur représentant le principal facteur de motivation (19%).

L'enquête constate ainsi que la participation à une formation numérique est d'autant plus importante que celle-ci se fait avec tutorat.

Concernant les modalités les plus efficaces pour exercer cette action de tutorat, la salle virtuelle est encore plébiscitée (25%). Plusieurs crans en dessous, l'on trouve le Chat (17%), puis l'e-mail (16%). En revanche, les réseaux sociaux et les forums, à l'instar du Social Learning plus haut, ne sont qu'à 12 % (le wiki fermant la marche à 7%).

« L'expérience sociale de la formation n'est un facteur ni pour commencer ni pour la terminer, à contre-courant de l'usage massif des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, etc.) qui n'ont pas encore réussi à exporter nos addictions dans le domaine de la formation », relève à juste titre Mathilde Istin, la directrice déléguée de l'ISTF dans un billet.

Reste à savoir quelle part représente vraiment la formation officielle dans l'apprentissage des collaborateurs et par quel canal passe cette formation informelle...

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